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2022-12-26Carl Dahlhaus : «Ce qui se perçoit de la musique dépend, en partie, de ce qu'on a lu à son propos »
Carl Dahlhaus, (1928 - 1989), un des plus grands musicologues du siècle dernier. Comme le dit Friedrich Nietzsche : « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil » . Eh, oui, Carl Dahlhaus le savait parfaitement ! Il étudie à l’université de Göttingen la musique de la société, ainsi que la philosophie, la linguistique, l’histoire et l’histoire de l’art. Durant cette période, il passe un semestre à l’université de Fribourg-en-Brisgau avec Willibald Gurllit. Il fut remarqué en 1953 grâce à sa dissertation sur les messes de Josquin des Prés. De 1950 à 1958 Carl Dahlhaus devient dramaturge au théâtre à Göttingen chez Heinz Hilpert. De 1960 à 1962, il est rédacteur musical de la Stuttgarter Zeitung. Walter Wiora le recrute pour mener des recherches musicales à l’Université de Kiel. Les essais de Carl Dahlhaus sur Arnold Schoenberg (Schönberg und andere) se voient réédités dans une version entièrement révisée en 1997. Il aborde non seulement des sujets aussi passionnants que la poétique musicale de Schoenberg.
Recherches sur la naissance de la tonalité harmonique et Essais
En 1966, il passe l’agrégation à Kiel avec pour sujet Untersuchungen über die Entstehung der harmonischen Tonalität (Recherches sur la naissance de la tonalité harmonique ) . Durant cette période, il produit beaucoup d’écrits reconnus mondialement et qui attirent de nombreux étudiants aussi bien allemands qu’étrangers. En 1967, il devient le successeur de Hans Heinz Stuckenschmidt à la chaire d’histoire de la musique à l’Université Technique de Berlin. Il fut rédacteur en chef de l’édition des œuvres complètes de Richard Wagner, il compléta en ajoutant des biographies le dictionnaire musical Riemann et créa avec Hans Heinrich Eggebrecht le dictionnaire musical Brockhaus-Riemann Musiklexikon. Il fut aussi le concepteur de douze volumes d'un manuel de musicologie.
Essais sur la nouvelle musique : le livre de Carl Dahlhaus regroupe tous ses essais sur la Musique Nouvelle publiés entre 1965 et 1971. Ils traitent des problématiques soulevées par la musique de l'après-guerre, sous un angle tantôt technique, tantôt esthétique, tantôt sociologique. Les questions du rythme, du timbre, de la notation, du matériau, de la forme croisent ainsi les concepts d'avant-garde et d'Oeuvre autonome, les problèmes du sens et du non-sens, de la musique engagée, des genres musicaux.
La méthode de ce musicologue aux connaissances encyclopédiques vise à cerner aussi objectivement que possible une notion, une idée, une Ėuvre ou une tendance tout en les replaçant dans un vaste contexte esthétique et historique. Elle se présente ainsi comme une médiation indispensable entre les Ėuvres proprement dites, les conceptions qui leur sont liées, et une réception riche de sens. « La réflexion qui s'attache à la musique, ou même à la littérature, n'est aucunement étrangère à la musique : elle en fait partie en tant qu'événement historique, voire en tant qu'objet de perception. Ce qui se perçoit de la musique dépend, en partie, de ce qu'on a lu à son propos» (Résumé de l'éditeur)
Sens et non-sens dans la musique
Problèmes du rythme dans la Nouvelle Musique (1965) , Le concept de tonalité dans la Nouvelle Musique (1965) , La notation aujourd'hui (1965) , Forme (1966) , Progrès et Avant-garde (1966) , Musique Nouvelle en tant que catégorie historique (1969) , La Nouvelle Musique et le problème des genres musicaux (1969) , Plaidoyer pour une catégorie romantique. (1969) , Problèmes esthétiques de la musique électronique (1970) -- La désagrégation du concept d'Ėuvre musicale (1970-1971) , Nouvelles formes de médiation musicale (1971) , Problèmes de la critique de la composition (1971) , Sens et non-sens dans la musique (1972) , Thèses sur la musique engagée (1972) , Composition et improvisation (1972) , Critères politiques et esthétiques de la critique compositionnelle (1973) , Ehrard Karkoschka et la dialectique de la forme musicale (1973) , Le concept de matériau musical chez Adorno (1974) -- Avant-garde et popularité (1975).
De 1947 à 1952, il étudie à l’université de Göttingen la musique de la société, ainsi que la philosophie, la linguistique, l’histoire et l’histoire de l’art. Durant cette période, il passe un semestre à l’université de Fribourg-en-Brisgau avec Hermann Zenck. Il fut remarqué en 1953 grâce à sa dissertation sur les messes de Josquin des Prés. De 1950 à 1958 il devient dramaturge au théâtre à Göttingen chez Heinz Hilpert. Une bourse accordée par la Deutsche Forschungsgemeinschaft lui permet ensuite de faire des recherches. « Le concept d’improvisation ne forme donc pas une alternative à celui de composition, alternative par laquelle d’autres possibilités qui ne seraient ni improvisation ni composition seraient exclues. Nombre de phénomènes musicaux ne se laissent définir ni comme des improvisations ni comme des compositions. Pourtant, du moins dans la musique européenne, les principaux traits de chacune de ces deux catégories sont définis par opposition à l’autre.
Les caractéristiques techniques, comme le niveau d’élaboration et d’écriture, sont certes étroitement mêlées à des caractéristiques esthétiques, comme le moment de la spontanéité et le degré d’individualisation, sans pour autant que leur rapport soit réduit à des formules communément utilisées dont la simplicité séduisante ne serait que le revers d’une dépendance à l’égard d’idées préconçues » souligne-t-il dans « Qu’est-ce que l’improvisation musicale ? » 1
Avant-garde et popularité
De 1960 à 1962, il est rédacteur musical de la Stuttgarter Zeitung. Walter Wiora le recrute pour mener des recherches musicales à l’Université de Kiel. En 1966, il passe l’agrégation à Kiel avec pour sujet Untersuchungen über die Entstehung der harmonischen Tonalität ( Recherches sur la naissance de la tonalité harmonique). Par la suite, il enseigne pour peu de temps comme conseiller à l’université de la Sarre. En 1967, il devient le successeur de Hans Heinz Stuckenschmidt à la chaire d’histoire de la musique à l’université technique de Berlin. Durant cette période, il produit beaucoup d’écrits reconnus mondialement et qui attirent de nombreux étudiants aussi bien allemands qu’étrangers.
Il s’investit dans différents domaines de la vie musicale par exemple comme président du conseil musical allemand de 1976 à 1980, de l’Institut à Darmstadt pour la nouvelle musique et l’éducation par la musique ainsi que dans la société pour la recherche musicale qu’il présida de 1977 à 1980. Il fut un très bon organisateur et s’investit dans des grands projets en musicologie. Par deux fois il enseigna comme professeur honoraire aux États-Unis en 1968 à l’université de Princeton et en 1977 à l’université de l'Illinois. Il fut l’éditeur en chef de nombreux livres sur Richard Wagner ainsi que sur Beethoven. Il a eu pour étudiant Anselm Gerhard.
Carl Dahlhaus initia avec Sieghart Döhring Pipers Enzyclopädie des Musiktheaters une encyclopédie en six volumes. Il édita les textes d’une série de disques vinyles appelée Zeitgenössische Musik in der Bundesrepublik Deutschland 1945-1980. Il fut impliqué dans la rédaction de plusieurs journaux musicaux ou universitaires. Il organisa beaucoup de congrès et de colloques et édita leur contenu. Dahlhaus fut distingué en 1982 comme membre de l’académie pour les langues et la poésie à Darmstadt. En 1985 il fut décoré de la Grande croix fédérale du mérite. En 1987 il obtint le prix de la musique à Francfort et devint professeur d’honneur à l’université de Chicago. Avant tout il fut un auteur prolifique et son œuvre influença la musicologie allemande et internationale du dernier tiers du xxe siècle.
Phot. Collection by Annemarie Dahlhaus Copyrighted free use.
—Elab. Marta Cywińska
1 Tracés. Revue de Scienceshumaines 18 (2010) Improviser. De l’art à l’action , pp.187-188.