Wiersz Alicji Patey- Grabowskiej „Adam – Ewa” z muzyką Zygmunta Pabisiaka (aranżacja pierwsza)
2023-12-21O przebaczeniu
2023-12-21François-René, vicomte de Chateaubriand : Au théâtre
Le théâtre change ; de la ressemblance des évé^ nements nous passons à celle des homnaes. Jusr qu'ici les tableaux se sont rapprochés par les sites , mais presque toujours les personnages ont di^ré. Maintenant, au contraire, les similitudes se mon*treront dans les groupes, les oppositions dans les fonds. Plus nous avancerons vers les temps de corruption, de lumières et de despotisme, plus nous retrouverons nos temps et nos mœurs. Souvent nous nous croirons transportés dans nos sociétés ,
au milieu des grandes femmes et des petits hommes, des philosophes ^t des tyrans; des gens rongés de vice pousseront de grands cris de vertu ; de beaux livres sur la science de la liberté conduiront les peuples à l'esclavage : enfin ûous allons nous revoir parmi les deux tiers et demi de sots et le demi-tiers de fripons, dont nous sonHOQS sans cesse entourés *.
Périclès avoit pris le vrai sentier pour arriver au bonheur. Traitant le monde selon sa portée , lorsque la nécessité le forçoit d'y paroître , il s'y présentoit avec des idées communes et un cœur de glace. Mais le soir, renfermé secrètement avec Aspasie et un petit nombre d^amis choisis, il lejur découvroit ses opinions cachées, et un cœur de feu. Les sots s'aperçurent de son mépris pour eux , car les sots ont un tact singulier sur cet article , et rien ne les chagrine tant que l'indifférence du mépris. Ils accusèrent donc la tendre amie de Périclès; celui-ci parvint à peine à la sauver par ses larmes. Et qui cependant devoit prétendre plus que lui à la gratiitude de <ses concitoyens ? Il y complot peu , ayant étudié les hommes. La reconnaissance est nulle «chez le >très nécessiteux> parce que le sentiment du premier besoin absorbe tous les autres;
Je ne puis penser de même; cet air secret fait beaucoup de mal. Le peuple est un enfant; présentez-lui un hochet dont il sorte des sons, si vous ne lui en expliquez la cause , il le brisera pour voir ce qui les produit. Pour moi , j avoue hautement ce que je crois , et suis persuadé qu'en toute occasion la vérité, bien expliquée, est bonne à dire. Je reçois donc les deux principes, inattaquables dans leur base , et indisputables dans le raisonnement : mais en adoptant la majeure avec les républicains, voyons si nous admettrons le corollaire.
Conclurai-je que ce qui est rigoureusement vrai en logique soit nécessairement salutaire dans l'application ? II y a des vérités abstraites qui seraient absurdes si on voulait les réduire en vérités de pratique. Il y a des vérités négatives et des vérités de maux, que le titre de vérités ne rend pas pour cela meilleures. J'ai la fièvre, c'est une vérité ; est-ce une bonne chose que d'avoir la fièvre? Le chaos où les deux propositions nous plongent est évident de soi. Le peuple a le pouvoir de se choisir un gouvernement, mais il a ausai celui de changer ce gouvernement, puisque toute souveraineté énmane de lui. Ainsi , hier une république, aujourd'hui une monarchie , et demain encore une république.
François-René, vicomte de Chateaubriand : Au théâtre in: Oeuvres complètes, Paris 1834
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